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Biologie du frelon asiatique

SITUATION DU FRELON ASIATIQUE
 

Le frelon asiatique (Vespa velutina)

est arrivé en France dans le lot et garonne en 2004.

Les études génétiques permettent de montrer qu’une seule reine a été introduite et est à l’origine de l’expansion de la population actuellement observée en France.

Celle-ci est très probablement arrivée de Chine via l’importation de poteries.

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Distribution des trois espèces de frelons présentes en Europe.

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A ce jour, le frelon asiatique est introduit sur

 

80% du territoire.

L’espèce s’est également établie sur la côte Atlantique

 

en Espagne et au Portugal, et sur la côte sud-ouest de

 

l’Italie.

Les dernières observations datant de 2017 révèlent la

 

présence du frelon à pattes jaunes en Ecosse.

CYCLE BIOLOGIQUE DE L'ESPECE

La phase de dormance 

A l’entrée de l’hiver (de Janvier à Mars), les futures reines de frelon asiatique entrent en diapause. Elles s’isolent alors dans des litières, de vieux trons d’arbres ou des cavités creusées par d’autres insectes. Une forte mortalité, de 95% en moyenne (Rome et al., 2013), est observée au cours de cette période de diapause.

La phase de fondation

A la sortie de l’hiver (de Mars à Mai), les futures reines qui ont résistées aux conditions climatiques hivernales sortent de leur état de dormance et vont commencer à établir un premier nid, appelé nid primaire. A ce stade, les futures reines sont désignées comme étant des fondatrices, puisqu’elles vont fonder une colonie. La construction de ce nid primaire va se faire dans la plus part des cas au niveau du bati (sous une toiture, dans un abri de jardin, garage, …) et la fondatrice va produire et élever les premières ouvrières. Ces premiers individus sont de petites tailles (environ 2 à 3 cm) en comparaison aux ouvrières qui seront produitent au cours de la saison. A cette période de l’année est observé un phénomène de compétition intense entre les fondatrices, qui se disputent les sites de nidification. Ce phénomène de compétition intraspécifique qui a lieu au printemps mène à un taux de mortalité de 95% des fondatrices sorties de l’hiver. En outre, on comprend qu’environ 1% seulement des futures reines produites à l’automne réussiront à fonder une colonie viable (Edwards, 1980).

La phase de croissance

A la fin du printemps (entre Mai et Juin) et jusqu’à fin Août-Septembre, la reine va progressivement développer sa colonie. Pour ce faire, la reine va délocaliser son nid primaire qui est de taille insuffisante, et construire un nid principal, de plus grande taille, au sein duquel elle va accroître la taille de la colonie.  Les ouvrières sont renouvelées de manière permanente (durée de vie estimée à 30 jours environ) et grandissent en taille tout au long de la saison, jusqu’à septembre. A la fin de cette période de croissance du nid, il est possible de compter jusqu’à 13000 alvéoles et jusqu’à 1700 individus au sein du nid –pour une moyenne d’une centaine d’individus (réf. Darrouzet).

La phase de reproduction

En automne (à la fin du mois de Septembre, début Octobre), c’est la phase de reproduction. La production de femelles sexuées (futures reines potentielles) et les mâles se fait entre Septembre et Octobre (Villement et al., 2011). La colonie atteint son effectif maximal en début Novembre (Villement et al., 2011). Dès lors, les femelles sexuées et les mâles quittent le nid pour s’accoupler. Le plus souvent, la reine qui a fondé la colonie initiale meurt avant que les individus sexués quittent le nid. Seul les futures reines vont hiverner, les mâles, les larves et ouvrières restantes meurent. Le nid est alors abandonné et fini par être détruit par les intempéries.

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RÉGIME ALIMENTAIRE

Le régime alimentaire du frelon asiatique est très varié. Il se nourrit d’abeilles, de nombreuses espèces d’insectes (guêpes, mouches, papillons, chenilles) et d’araignées. Son alimentation variée lui permet de répondre à ces propres besoins énergétiques mais aussi aux besoins des larves. Pour se développer, les premiers stades larvaires ont besoin de sucre mais aussi de protéines.

 

Le thorax des abeilles, le poisson et la viande sont préférentiellement choisi pour le nourrissage de ces stades larvaires. Le nourrissage des reproducteurs avant l’essaimage sexuel qui a lieu en automne se fait également par un apport important en protéines.

Les stades adultes, eux, se nourrissent de liquides sucrés (miellat, nectar, miel,…). Durant la période automnale, ces individus adultes se nourrissent de la chair des fruits mûrs (pommes, prunes, raisins) et peuvent, dans certains cas,

être la causes d’importants dégâts dans les vergers.

Il est intéressant de noter que le frelon asiatique occupe la même niche écologique que le frelon européen (i.e consommation des mêmes proies, ici) et qu’il est tout à fait possible d’observer une baisse des populations de l’espèce européenne dû à un effet de compétition interspécifique. Effectivement, l’espèce exotique envahissante a, dans bien des cas, l’avantage sur l’espèce locale.

En milieu urbain, l’abeille domestique constitue 60% du total des proies consommées par le frelon asiatique.

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Prédation d'une guêpe par une ouvrière de frelon asiatique. La tête et l'abdomen sont retirés, et le thorax, riche en protéines, servira à nourrir les larves.

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Spectre de proies de Vespa velutina en France dans trois milieux différents (d'après Rome et al., 2011).

INFORMATIONS SUR LES NIDS

Il existe deux types de nids :

le nid primaire :

C’est le nid construit au début du printemps par la fondatrice.

 

La fondatrice va élaborer ce nid primaire dans la plupart des cas au niveau du bati (grange, abri de jardin, sous une toiture,…).

 

Elle va produire les premières ouvrières au sein de celui-ci.

 

Le nid primaire se distingue du nid principal par plusieurs points : une forme arrondie sphérique, de la taille d’une balle de tennis ou d’une orange et l’accès au nid par un orifice à la base du nid.

 

Le plus souvent, le nid est habité de Mars à Juin, avant d’être laissé à l’abandon par la colonie qui va construire un nouveau nid plus grand, le nid principal.

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Photo d'un nid primaire de frelon asiatique.

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le nid SECONDAIRE :

De plus grande taille que le nid primaire,

il peut atteindre un diamètre de 60cm et une hauteur de 1 mètre,

le plus souvent de forme ovoïde mais il peut très bien être de forme sphérique s’il est situé dans un espace bien dégagé.

 

L’orifice d’entrée au nid est situé sur le côté, latéralement.

 

Le nid du frelon européen se distingue de celui du frelon asiatique par la présence d’un orifice d’entrée plus large et basal. 

Photo d'un nid secondaire de frelon asiatique situé en haut d'un arbre.

Informations SUPPLÉMENTAIRES sur les nids :
  • Les nids sont composés d’un mélange de bois, d’eau et de salive.

  • On dénombre un maximum de 13000 alvéoles au sein d’un nid, contre 3000 alvéoles pour un nid de frelons européens. Au maximum, 1700 individus peuvent être observés à l'intérieur d'un nid secondaire à un instant t, en moyenne en dessous de 1000 individus sont observés.

  • Les nids retrouvés à l’extérieur (hors abri) ont la particularité de posséder un « toit », qui sert de protection du nid, et donne une forme de poire au nid. Situé à l’abri, le nid ne possède pas ce « toit » et a une forme plutôt sphérique.

  • Le nid est constitué de 3 couches d’enveloppes de feuilles striées. Plusieurs galettes parallèles se trouvent à l’intérieur du nid, et ce dernier est très bien ventilé pour maintenir une température constante au sein de celui-ci. La galette la plus haute est la plus ancienne. Plus on descend, plus les galettes sont des galettes nouvellement formées.

  • La taille du nid est corrélée au nombre d’individus produits.

  • Chaque nid peut produire plusieurs centaines de reines fondatrices potentielles (environ 200).

  • On note également que les colonies qui élaborent un nid à l’extérieur sont composées d’individus de plus grande taille que les individus des colonies qui élaborent un nid dans du bâti.

PROBLÈMES CAUSES

Comme beaucoup d’espèces invasives, le frelon asiatique cause plusieurs types de problèmes :

Des problèmes écologiques :

De par son régime alimentaire généraliste, il menace la biodiversité locale (prédation).

Des problèmes économiques :

En effet, les abeilles font partie du cortège de proies consommées par le frelon asiatique.

Le prédateur menace de manière directe la production apicole des ruchers (prédation des abeilles et prélèvement du thorax riche en protéines pour le nourrissage des larves de la colonie) et de manière indirecte (baisse de l’activité de production de miel par les abeilles qui allouent leur énergie à la défense du rucher). De plus, on relève des problèmes économiques relatifs à la production de fruits et légumes, qui sont due à la prédation de plusieurs espèces de pollinisateurs par le frelon. Enfin, les poissons présents sur les étals des marchés constituent une source de protéines pour les frelons et l’on observe dès lors une baisse de passage sur les marchés concernés.

Des problèmes de santé humaine :

Il semble que le frelon asiatique ne soit pas très agressif. Il est possible de l’observer  à une distance de 4 ou 5 mètres de son nid sans que la colonie ne manifeste un comportement agressif. Le niveau de douleur de la piqure est similaire à celle d’autres hyménoptères comme la guêpe ou le frelon européen et n’est donc pas dangereuse même si douloureuse. Cependant, la piqure de l’insecte peut s’avérer très dangereuse voire mortelle pour les personnes allergiques aux piqures d’hyménoptères, ou si cette piqure est située dans la bouche ou sur la tempe. Une série de plusieurs piqures peut également mener à ces mêmes conséquences. Il est précisé ici que seul les individus femelles sont munis d’un dard et peuvent représenter un danger pour la santé humaine.

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